Le 12 juillet 2021, le président Emmanuel Macron a prononcé une allocution relative à la reprise de l’épidémie de Covid-19. Il a annoncé notamment l’obligation vaccinale pour les personnels soignants et non soignants des structures de santé, l’extension du pass sanitaire et la fin de la gratuité des tests PCR à l’automne. Il a également appelé la population à se faire vacciner au plus vite. Des précisions ont été apportées le lendemain sur les modalités d’application de ces mesures, en particulier sur l’extension du pass sanitaire.
Nous saluons cette forte incitation à la vaccination qui nous permettra de retrouver davantage de libertés individuelles et collectives à la rentrée, autant que nous nous félicitons pour la rapidité avec laquelle des centaines de milliers de nos concitoyens se sont inscrits pour se faire vacciner au cours des dernières 24h. D’un point de vue pragmatique, il n’y a pas de mauvaises raisons de se faire vacciner. Pouvoir accéder à une vaccination aussi efficace contre un nouveau virus apparu il y a à peine un an et demi est une vraie chance, et une prouesse scientifique.
Cette fois, le chef de l’Etat a promu l’anticipation en préconisant d’agir dès aujourd’hui pour éviter les conséquences de l’inaction sur les hospitalisations en août. Nous nous réjouissons de ce changement de rhétorique, résolument offensif et qui s’éloigne de celle, illusoire, du « temps gagné » que nous n’avons eu de cesse de dénoncer tout au long de l’hiver dernier.
Il conviendra désormais de faire attention à ne laisser personne au bord du chemin, notamment par le biais de mesures d’« aller-vers » les populations non connectées ou peu mobiles. Il conviendra également de donner l’exemple pour susciter l’adhésion. Puisque le pass sanitaire doit être décidé par la loi, il serait opportun que les membres du gouvernement et les parlementaires qui voteront ces lois donnent l’exemple en s’appliquant l’obligation d’être vaccinés.
Nous voulons rappeler que cette solution de « tout vaccinal » ne peut être la seule réponse à la propagation virale qui suit une courbe exponentielle et qui constitue la quatrième vague que nous n’éviterons pas, mais dont nous pouvons limiter les conséquences.
Même si les annonces du président de la République sont suivies d’effets, nous savons que pour avoir une chance d’atteindre une immunité collective, il faudrait qu’au moins 90 à 95% de la population soit immunisée, selon l’avis du 6 juillet 2021 du Conseil scientifique. Les enfants de moins de 12 ans n’ont pas été évoqués, il faut pourtant prendre des mesures pour les protéger et limiter la propagation du virus parmi eux. Rien non plus sur la stratégie « tester, tracer, isoler, accompagner », pourtant recommandée par le Conseil scientifique dans son dernier avis. Les gestes barrières ont été fugacement évoqués, sans que le mot « masque » soit prononcé.
Le collectif Du Côté de la Science appelle à ne pas reproduire l’attentisme de l’été 2020 et à préparer la rentrée par une grande campagne d’explication de la transmission par aérosols, principale voie de propagation du SARS-CoV-2, et par la mise en œuvre immédiate de mesures permettant l’adaptation des lieux clos recevant du public à une meilleure aération.