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Suivre le CO2 pour limiter le risque de transmission COVID19 par aérosols

Il est de plus en plus clair que la transmission de la COVID-19 se fait principalement par voie aérienne, à l’intérieur. Comment ? Via des aérosols, de petites particules qui peuvent être chargées de virus, émises par chacun d’entre nous lorsque l’on respire, parle, chante, tousse… Ces particules légères restent en suspension dans l’air, de quelques secondes à quelques heures, et peuvent être inhalées. Les gouttelettes (particules plus grosses émises en même temps) retombent au sol dans un rayon d’environ 2 mètres — d’où les mesures de distanciation initiales.

En savoir plus : La contamination par aérosols : les clés, les sources et les avancées règlementaires.

Surveiller la concentration du CO2 dans l’air permet d’estimer la proportion d’air expiré dans un espace, et donc de calibrer l’aération, pour limiter le risque. L’objectif idéal en période de pandémie de virus respiratoire, selon des experts comme Jose-Luis Jimenez, est de maintenir la concentration de CO2 dans les espaces intérieurs au dessous de 700 ppm (parties par million). 

Le temps d’exposition est un élément clé : le risque dans un même espace ne sera pas le même si on y passe quelques minutes ou quelques heures.
La concentration en CO2 mesurée ne tient certes pas compte des masques, des filtres HEPA, voire du taux d’inactivation virale etc… Cependant, un bon détecteur de CO2 reste une manière rapide et fiable d’estimer si un espace est bien ventilé, ce qui limite le risque.
Il permet enfin d’estimer ce qui est invisible : le danger dans l’air que nous respirons.

Rappel Taux de CO2 à l’extérieur : ~ 400 parties par million (ppm) / Air expiré par les humains : ~ 40 000 ppm

Mesurer le CO2, pourquoi, comment ?

Retour d’expérience et analyses de cas

S’équiper d’un détecteur de CO2

ATTENTION !
Nous recommandons uniquement des capteurs de CO2 avec technologie NDIR (infrarouges non dispersifs), cela doit être noté sur la fiche du capteur — ils doivent aussi pouvoir être calibrés par l’utilisateur.

Les détecteurs du commerce, testés par nos soins et recommandés :

Modèle Ali Express prix : ~ 75 € / Produit manufacturé
Les + : fiabilité, robustesse
Les – : délais de livraison
Remarque : choisir le « Type 1 » et l’expédition de la République Tchèque, pour plus de rapidité.
Mode d’emploi de ce capteur.

Modèle Aranet 4 prix : 210 € / Produit manufacturé
Les + : technologie du capteur, méthode de calibration bien documentée
Les – : parfois les délais de livraison
Conclusion : un produit de qualité très fréquemment recommandé.

Fabriquer son détecteur de CO2
Le groupe « Nous Aérons » propose différents modèles de détecteurs de CO2 à feux tricolores, à fabriquer soi-même, dans un fablab ou en classe.
Retrouvez-les tous, ainsi que les procédures de montage, sur leur site.

Références sur la transmission du virus SARS-CoV-2 dans l’air (aérosols)

1 – Pour en savoir plus sur l’aération et la mesure du CO2 comme moyens de lutte contre la COVID 19 – Colloquium exceptionnel du département de physique de l’ENS-PSL – 4 février 2021

Filtrer l’air

Pour ajouter des mesures supplémentaires, il peut être envisagé de recourir à des appareils de filtration de l’air, avec filtres dits HEPA.
Voici un calculateur (quel type d’appareil, quel débit d’air, par rapport au volume de la pièce) proposé par des scientifiques des universités de Harvard et Boulder, USA.
Voici des informations sur le fonctionnement de ces appareils.

Des ressources sélectionnées par une scientifique spécialiste, Shelly Miller

Extrait (traduction fil Twitter)
Le COVID-19 se transmet principalement en respirant des particules aérosol porteuses du virus. Deux autres voies possibles sont 1) le contact avec une personne malade ou un objet contaminé et 2) l’aspersion par de grosses gouttelettes respiratoires. Ces autres voies sont plus rares.

De nombreux cas de COVID-19 ont été attribués à des « contacts étroits », ce qui a été interprété à tort comme signifiant que de grosses gouttelettes étaient responsables de la transmission de la maladie.

Lorsque les gens respirent, parlent, chantent, rient, toussent ou éternuent, ils libèrent beaucoup plus d’aérosols que de grosses gouttelettes. Ces aérosols sont plus concentrés près de la personne malade, et ne tombent pas rapidement au sol.

Lorsque des personnes parlent à proximité les unes des autres, il est beaucoup plus probable qu’elles respirent les aérosols respiratoires de l’autre, plutôt que de se faire couvrir de grosses gouttelettes de salive.

Les aérosols flottent dans l’air et suivent les courants d’air comme la fumée de cigarette. Les aérosols peuvent facilement se déplacer sur plus de 2 mètres, remplir une pièce et s’accumuler avec le temps si l’espace n’est pas bien ventilé.

Les preuves de l’importance de la transmission par aérosol comprennent des événements de superspreading, la transmission par des personnes qui sont infectées et ne présentent pas de symptômes (pas de toux), beaucoup plus de transmission à l’intérieur et presque pas de transmission à l’extérieur, diverses études scientifiques.

Si vous passez beaucoup de temps en compagnie d’autres personnes à l’intérieur et que vous ne portez pas un bon masque, vous pourriez respirer suffisamment d’aérosols contenant le virus pour tomber malade du COVID-19. Pour limiter l’exposition, évitez les espaces intérieurs bondés et limitez le temps passé à l’intérieur avec d’autres personnes.

Si le contact avec d’autres personnes ne peut être évité (par exemple, les travailleurs essentiels), il est essentiel de réduire l’exposition au virus dans l’air en assurant une bonne ventilation – ce qui réduit la quantité de virus dans l’air – et en portant des masques ou des respirateurs performants.

Un travailleur qui passe 8 à 12 heures dans un lieu de travail mal ventilé où il partage l’air avec d’autres personnes présente un risque de transmission beaucoup plus élevé qu’un client qui passe dans cet espace pendant une courte période.

Les masques fonctionnent dans les deux sens. Ils réduisent la quantité de virus qu’une personne infectée répand dans l’air = « contrôle à la source ». Ils peuvent également réduire la quantité de virus que le porteur respire dans l’air ambiant.

Certains types de protections faciales sont beaucoup plus efficaces que d’autres contre les aérosols. Les performances d’un masque dépendent de l’efficacité de filtration du matériau et de l’ajustement.

Pourquoi cette réticence des autorités à admettre que le virus se transmet dans l’air ? 1) Mauvaise compréhension des aérosols, 2) « aéroporté » a une signification particulière dans les hôpitaux, 3) inquiétudes concernant l’approvisionnement limité en N95/FFP2.

Appeler le virus « aéroporté » est la façon la plus claire d’exprimer son mode de transmission.

Slides de Linsey Marr sur la transmission par aérosols


Retours d’expérience #CO2enClasse

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