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Bulletin épidémiologique – semaine 32

du 9 aout 15 aout 2021

Résumé de la situation actuelle :  Évolution défavorable de la situation pour les tranches d’âges à plus fort risque parmi les non vacciné·es et ralentissement significatif de la vaccination

  • La circulation virale continue de s’étendre et la situation hospitalière à se dégrader, mais à un rythme moins soutenu que les semaines précédentes, à l’exception des décès. Au 15/08, les hospitalisations en cours s’élevaient à 9 798 (+12,8%). Les soins critiques en cours s’élevaient à 1 852 (+19,0%). Les 50-89 ans contribuent à près de 79% de la hausse des hospitalisations en cours, et les 50-79 ans à près de 74% des soins critiques en cours.
  • 436 nouveaux décès ont été enregistrés durant la semaine, soit une hausse de 30,1%. Tous les décès déclarés ont eu lieu à l’hôpital. Aucun chiffre n’est remonté des EHPAD depuis le 24/07.
  • L’incidence nationale augmente modérément mais plus fortement que la septaine précédente (+5,9%), pour s’élever à 246 au 12/08 en semaine glissante. En métropole, elle augmente à 224 (+4,7%). Au niveau national comme en métropole, elle augmente dans toutes les tranches d’âges à l’exception des 20-29 ans. Le taux de positivité national est en recul, à 3,3% au 12/08 en semaine glissante (3,1% en métropole), du fait d’une forte augmentation du nombre de personnes testées suite à la mise en oeuvre du pass sanitaire.
  • Au 12/08, tous les départements ont une incidence sur 7 jours supérieure à 50 à l’exception de la Creuse, dont 84 supérieure à 100 (+5), 38 supérieure à 200 (+3), 19 supérieure à 300 (+3), 12 supérieure à 400 (-2), 8 supérieure à 500 (-1), 3 supérieure à 600 (-3), 2 supérieure à 1 000 (-0, Guadeloupe et Martinique), et 1 supérieure à 2 000 (+1, Guadeloupe).
  • Au cours de la semaine calendaire, le rythme de la primo-vaccination a continué de ralentir sensiblement. Au 15/08, 1 488 906 personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin, soit 27,8% de moins que la semaine précédente. Par ailleurs, 1 824 220 personnes ont été complètement vaccinées, soit 4,9% de plus que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 68,9% de la population ont reçu au moins une dose et 58,3% ont été complètement vaccinés. Au 12/08, 90,1% des 70 ans et plus ont reçu au moins une dose, et 86,2% sont complètement vaccinés. 
  • La mutation L452R dans les tests positifs criblés reste prédominante dans tous les départements de la métropole et de l’Outre-mer. Au 12/08, sa part s’élevait à 94,6%.

Évolution des indicateurs hospitaliers

A plus de 5 200, le nombre des nouvelles admissions hospitalières hebdomadaires continue de croître, mais moins rapidement que la semaine précédente (+9,4% vs +35,2%). En phase ascendante, ce niveau d’admissions est similaire à celui de la semaine du 05/10 lors de la 2e vague. Après 3 semaines consécutives de croissance plus rapide que les nouvelles entrées hospitalières globales, les nouvelles admissions hebdomadaires en soins critiques augmentent moins rapidement que celles-ci et à un rythme nettement ralenti par rapport à la semaine précédente (+5,0% vs +45,9%). Les soins critiques en cours augmentent cependant plus rapidement (+19,0%) que l’ensemble des hospitalisations en cours (+12,8%). La part des soins critiques dans les hospitalisations continue ainsi de croître, pour s’élever à 18,9% (+1 point).
Les hospitalisations en cours en moyenne hebdomadaire continuent d’augmenter dans toutes les tranches d’âges. Les tranches d’âges les plus contributrices de cette hausse sont comprises entre 50 et 89 ans (78,4% de la hausse), qui représentent en outre 75% des hospitalisations en cours. Le taux de progression le plus élevé affecte en revanche les 10-19 ans (+20,2%, de 64 à 77 en moyenne hebdomadaire), ce qui correspond en phase ascendante au niveau déjà atteint lors de la semaine du 22/03/21. Les soins critiques en cours en moyenne hebdomadaire augmentent dans toutes les tranches d’âges à l’exception des 20-29 ans, où ils régressent légèrement (-3,7%). Les tranches d’âges les plus contributrices de cette augmentation sont comprises entre 50 et 79 ans (73,5% de la hausse). Viennent ensuite les 30-49 ans (17,3% de la hausse). Tout en représentant moins de 1% des soins critiques en cours, les 10-19 ans connaissent le taux de progression le plus élevé, avec un nombre moyen de soins critiques en cours multiplié par 2,4 en 1 semaine (+128,9%, de 5 à 12). Le taux de soins critiques en cours dans les hospitalisations en cours pour cette tranche d’âges connaît en outre un doublement en 1 semaine (16,2% vs 8,5%), ce qui traduit une forte aggravation des cas hospitalisés.

Les données désormais fournies par la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DRESS) permettent de connaître le statut vaccinal des personnes hospitalisées, en soins critiques, et des décès hospitaliers. Pour ces 3 indicateurs, il apparaît nettement que le poids des personnes non vaccinées est très supérieur à celui des personnes partiellement vaccinées et complètement vaccinées, dans une population globale dont moins de 60% sont complètement vaccinés. Une hausse significative du nombre de personnes non vaccinées dans les hospitalisations globales et en soins critiques est observée à partir de la mi-juillet, et un peu plus tardivement pour les décès, période où les nouvelles admissions hospitalières puis les décès ont amorcé une inversion de tendance. Il en ressort que la vague épidémique en cours est principalement alimentée sur le plan hospitalier par les personnes non vaccinées ou partiellement vaccinées.

Sur les 7 derniers jours disponibles au 12/08 (J-3), le nombre de personnes testées a continué de croître (+25,6%) pour atteindre le niveau record de 5 millions, dans la suite de la mise en oeuvre du pass sanitaire. Plus de 164 000 personnes ont été détectées positives au SARS-CoV-2, en hausse de +5,9%. L’augmentation des cas positifs est de nouveau inférieure à l’augmentation du nombre de personnes testées, ce qui conduit à un recul du taux de positivité (3,3% vs 3,9% la septaine précédente). Ce léger retrait reste le résultat d’évolutions hétérogènes selon les tranches d’âges, avec une baisse dans la plupart d’entre elles à l’exception des 0-9 ans et des 80 ans et plus, aussi bien au niveau national comprenant l’Outre-mer qu’au niveau de la seule métropole. A 3 semaines de la rentrée scolaire, le taux de positivité est le plus élevé chez les 0-9 ans, où il atteint 12% sur les 3 derniers jours disponibles. Cette hausse résulte à la fois d’un recul du nombre de 0-9 ans testés et d’une augmentation du nombre de 0-9 ans positifs.

Évolution de l’incidence

L’incidence augmente dans toutes les tranches d’âges à l’exception des 20-29 ans, où elle recule de -3,5%, tout en restant élevée (496). Cette tendance s’observe aussi bien en France entière qu’en métropole. La hausse de l’incidence est la plus prononcée chez les 60 ans et plus et chez les 0-9 ans, où elle s’élève à 123 (+17,1%). En outre, elle atteint désormais 128 chez les 90 ans et plus. Outre les 20-29 ans, elle est la plus élevée chez les 30-39 ans (377, +6,8%) et les 10-19 ans (337, +2,4%). Elle reste inférieure à 100 chez les 70-89 ans, mais y est en progression significative (+16,9% chez les 70-79 ans, +25,4% chez les 80-89 ans).

Au 12/08, le nombre de personnes testées positives est en légère augmentation, toujours avec de fortes disparités d’un département à l’autre en métropole(+91% dans la Haute-Marne, -26% dans le Calvados). En Guadeloupe, l’augmentation est de +38%. L’incidence y est par ailleurs record, dépassant les 2 200. Elle atteint en outre près de 1 200 en Martinique. En métropole, les incidences les plus élevées continuent de se situer le long de la Méditerranée.

Évolution des variants

La mutation L452R, présente notamment dans le variant Delta, était retrouvée dans près de 95% des tests positifs criblés au 12/08 en semaine glissante. Au niveau départemental, la mutation L452R restait majoritaire dans la totalité des départements de la métropole et d’Outre-mer, et était supérieure à 90% dans 89 départements sur 96 en métropole.
Ces données s’entendent sur le criblage de 52% des tests positifs au 12/08 en semaine glissante.

N.B. : Durant la période des vacances d’été, le bulletin du Collectif suspend l’analyse des incidences par niveaux scolaires. Les classes d’âges concernées seront suivies uniquement selon le découpage par dizaine (0-9 ans et 10-19 ans).

Évolution de la vaccination

Le rythme de la primo-vaccination continue de ralentir. Le nombre de personnes ayant reçu au moins une 1e dose lors de la semaine s’élève à moins de 1,5 million, soit 27,8% de moins que la semaine précédente (données consolidées). En revanche, celui ayant bénéficié d’un schéma vaccinal complet durant la semaine s’élève à 1,8 million, soit près de 5% de plus que la semaine précédente (données consolidées). Au 15/08, 58,3% de la population sont complètement vaccinés, et 68,9% ont reçu au moins 1 dose. Plus de la moitié des 12-17 ans ont débuté leur vaccination. La part de la population pas du tout vaccinée diminue lentement, et s’élève encore à plus de 30% en incluant les enfants non éligibles à la vaccination, et vecteurs de la circulation virale. Par ailleurs, 1,7 million de 60 ans et plus ne sont pas du tout vaccinés, alors que l’incidence de la circulation virale dans ces tranches d’âges ne cesse de croître. La part des 60 ans et plus pas du tout vaccinés est particulièrement élevée en Guadeloupe, Martinique et Guyane, où elle est supérieure ou égale à 60%. En métropole, elle est supérieure à 20% dans les Yvelines et dans les Hauts-de-Seine.

Par David Simard, Eric Billy et Germain Forestier pour le Collectif