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Bulletin épidémiologique – Semaine 28

du 12 au 18 Juillet 2021

Nouveaux cas

A date de remontée
7 870 par jour (+108,4%)
55 091  hebdomadaire

A date de test (J-3 semaine glissante)
6 085 par jour (+81,7%)
42 594 sur 7 jours
Incidence J7 (J-3) 
nationale
63,5  (+80,0%)
région >50/100 000
Métropole : 31
Outre-mer :  Martinique, Guyane, Réunion, Guadeloupe
Décès (Hospi+EHPAD)

21 par jour (-10,9%)
+115 hebd. hospi (-30,3%)
+32 hebd. EHPAD
Hospitalisations
Nouv. : +1229 (+54,2%)
SR/SC/SI1 : +210 (+32,1%)
RAD2 : +1 322 (-1,4%)
Vaccination
1e dose : 37 523 594 (+5,5%)
Complète : 30 351 644 (+13,1%)
Population 1 dose3 : 55,9%
Population complète : 45,2%
  1. Ensemble des soins critiques : soins de réanimation (SR), surveillance continue (SC), soins intensifs (SI).
  2. Retours à domicile.
  3. Au moins 1 dose.

Résumé de la situation actuelle: La situation épidémique s’aggrave rapidement

  • L’inversion de tendance s’observe sur de plus en plus des indicateurs épidémiologiques, avec une accélération de la circulation virale et un renversement de tendance des indicateurs sur les entrées hospitalières. Seuls les décès continuent de baisser, et les hospitalisations en cours, dont les soins critiques, voient leur recul ralentir très sensiblement. Les hospitalisations en cours s’élevaient à 6 936 (-3,4% vs -9,2% au 11/07) au 18/07. Les soins critiques en cours s’élevaient à 891 (-5,9% vs -14,2% au 11/07).
  • 147 nouveaux décès ont été enregistrés durant la semaine, dont 32 en EHPAD. Pour la 3e semaine consécutive, la baisse du nombre hebdomadaire des décès ralentit, bien que les décès à l’hôpital reculent de 30%.
  • L’incidence nationale est repassée au-dessus du seuil d’alerte de 50, pour s’élever à 63,5 au 15/07 en semaine glissante. La hausse s’observe dans la quasi-totalité des départements de la métropole, ainsi qu’en Martinique. Au niveau des tranches d’âges, l’incidence est désormais orientées à la hausse dans l’ensemble de celles-ci, y compris chez les 80 ans et plus, avec une augmentation supérieure à 60% chez les 10-39 ans. Le taux de positivité est remonté à 2,0% au 15/07, soit une multiplication par 2 en 7 jours.
  • Au 15/07, 35 départements ont une incidence sur 7 jours supérieure à 50 (contre 10 la septaine précédente), dont 10 supérieure à 100, 1 supérieure à 200 (Haute-Corse), 1 à 300 (Pyrénées Orientales), et 1 supérieure à 400 (Martinique).
  • Au cours de la semaine calendaire, le rythme de la primo-vaccination a cessé de ralentir et s’est nettement réaccéléré. 1 972 949 personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin, soit 96,1% de plus que la semaine précédente. 3 513 044 personnes ont été complètement vaccinées, soit 46,3% de plus que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 55,9% de la population ont reçu au moins une dose et 45,2% ont été complètement vaccinés. Au 15/07, 86% des 70 ans et plus ont reçu au moins une dose, 81% sont complètement vaccinés. 
  • La mutation L452R dans les tests positifs criblés continue de croître rapidement en France métropolitaine. Au 16/07, elle s’élevait à 79,3%, la mutation E484K à 7%, et la mutation E484Q à 1,3%. Le taux de tests positifs criblés s’élevait à 44%.

Evolution des indicateurs hospitaliers

Repassé à plus de 1 200, le nombre des nouvelles admissions hebdomadaires à l’hôpital voit sa baisse sur 13 semaines consécutives s’interrompre, avec une hausse de +54,2% (+58,8% en métropole). Avec 210 nouvelles admissions, les soins critiques voient leur baisse sur 11 semaines consécutives s’interrompre également, avec une hausse de +32,1% (+41,2% en métropole). Les hospitalisations en cours continuent de régresser et s’établissent à moins de 7 000 au 18/07, mais en faible recul (-3,4%). Le niveau des soins critiques en cours continue de baisser également, désormais inférieur à 900, mais avec un rythme de décroissance ralenti (-5,9%).
La baisse des hospitalisations en cours s’est interrompue chez les 10-19 ans, les 20-29 ans et les 30-39 ans. Elles ré-augmentent de +13,3% chez les 20-29 ans (118 en moyenne sur 7 jours vs 105 la semaine précédente). Leur baisse connaît un ralentissement significatif chez les 0-9 ans (-6,5% vs -16,2%) et chez toutes les tranches d’âges de 40 ans et plus (-5,7% en moyenne vs -10,5%). La moyenne hebdomadaire des soins critiques en cours augmente dans plusieurs tranches d’âges : chez les 0-9 ans, les 30-39 ans, les 80-89 ans et les 90 ans et plus. Si elle reste très faible chez les 0-9 ans (3 vs 2) et chez les 90 ans et plus (4 vs 3), elle est plus significative chez les 30-39 ans (44 vs 41) et chez les 80-89 ans (46 vs 44). Ces nombres restent globalement faibles, et le fait significatif qui constitue une alerte est l’inversion de tendance chez ces tranches d’âges.

Sur les 7 derniers jours disponibles au 15/07 (J-3), le nombre de personnes testées continue de croître (+8,7%) pour atteindre près de 2,3 millions. Plus de 42 000 personnes ont été détectées positives au SARS-CoV-2, ce qui représente une augmentation de plus de 80% par rapport à la septaine précédente, soit presque 10 fois plus que l’augmentation du nombre de personnes testées. L’augmentation des cas positifs n’est donc pas réductible à l’augmentation du nombre de personnes testées. Les 20-29 ans représentent plus d’un tiers (34%) des cas positifs, suivis par les 10-19 ans (19%) et les 30-39 ans (18%). Le taux de positivité remonte à 2%. Le nombre moyen de cas positifs par jour sur 7 jours est supérieur à 6 000.

Evolution de l’incidence


L’incidence est en augmentation dans toutes les tranches d’âges regroupées par dizaine, y compris chez les 80 ans et plus. Cette hausse est particulièrement prononcée et supérieure à 60% au 15/07 chez les 10-39 ans. L’incidence est la plus élevée chez les 20-29 ans (192), suivie par les 10-19 ans (100) et les 30-39 ans (92). Au niveau national, l’incidence a de nouveau franchi le seuil d’alerte de 50, pour s’établir à 63,5 (+80%). Elle s’élève à 59 en métropole (+90,3%). Le phénomène de diffusion de la circulation virale à partir des classes d’âges jeunes, en particulier des 20-29 ans, vers les classes d’âges plus élevées, déjà observé à l’été 2020, semble se confirmer, alors qu’environ 3 millions de personnes de 60 ans et plus ne sont pas du tout vaccinées.

Au 15/07, le nombre de personnes testées positives est en augmentation dans tous les départements de la métropole à l’exception des Ardennes, de la Haute-Marne, de la Creuse et de la Haute-Loire. Il augmente dans 2 départements de l’Outre-mer : Guadeloupe et Martinique. Le taux d’incidence national s’élevait à 63,5, alors qu’il s’établissait à 35 sur 7 jours glissants au 08/07. 31 départements de la métropole contre 7 la septaine précédente ont une incidence supérieure au seuil d’alerte de 50. Dans les Pyrénées-Orientales, elle s’élève à 300, plus haut niveau en métropole. Outre-mer, la Martinique affiche une incidence proche de 500 (484), la plus élevée au niveau national.

En semaine 27 (dernière semaine disponible, et dernier jour de classe officiel le 06/07 pour les 3 zones académiques de la métropole), après l’interruption de la diminution de l’incidence nationale par niveaux scolaires dans toutes les tranches d’âges de 3 à 17 ans en semaine 26, celle-ci est orientée à la hausse dans toutes ces tranches d’âges. En France métropolitaine chez les 3-5 ans, elle augmentait dans 9 régions sur 13, tout en restant peu élevée (14 en Île-de-France au plus haut, 9 au niveau national). Elle était la plus élevée à la Réunion (69) et en Martinique (40). En métropole, elle culminait à 30 dans le Loir-et-Cher. Chez les 6-10 ans, l’incidence au niveau national s’élevait à 21. Elle augmentait dans 8 régions en métropole. Elle était la plus élevée à la Réunion (118), et culminait à 58 en métropole dans les Landes.

L’incidence nationale parmi les 11-14 ans, en hausse, s’élevait à 34 contre 26 la semaine dernière. Elle était en augmentation dans 10 régions de la métropole. Au niveau départemental, elle était la plus élevée à la Réunion (190), et culminait à 160 dans les Pyrénées-Orientales, et à 129 dans le Gers. Chez les 15-17 ans, l’incidence s’élevait à 75, plus du double de la moyenne nationale de la semaine 27 (35). Elle était la plus élevée dans les Pyrénées-Orientales, où elle culminait à 885. Elle était en outre supérieure à 200 dans les Pyrénées-Atlantiques (279) et dans les Alpes-Maritimes (236), ainsi qu’en Martinique (242) et en Guyane (202).

Evolution des variants

La mutation L452R, présente notamment dans le variant Delta, était désormais retrouvée dans près de 80% des tests positifs criblés au 16/07 en semaine glissante. Au niveau départemental, et en excluant les départements avec moins de 30 tests positifs criblés, la mutation L452R était majoritaire dans 82 départements de la métropole. Sa part était supérieure ou égale à 90% dans 19 départements de la métropole. Outre-mer, elle approchait 50% en Guadeloupe. 
La mutation E484K était retrouvée dans 7% des tests positifs criblés, soit 2 fois moins que la septaine précédente, tandis que la mutation E484Q l’était dans 1,3% des tests positifs criblés, soit le double de la septaine précédente.
Ces données s’entendent sur le criblage de 44% des tests positifs au 16/07 en semaine glissante.

Point de référence: 

  • Avec le nouveau système de criblage, un profil 484K+/484Q-/452R- correspondrait à un variant  Beta, Gamma ou Eta (variant US/NY), alors qu’un profil 484K-/484Q-/452R+ correspondrait à un variant Delta, Kappa (autre variant indien) et Epsilon (variant californien). La mutation E484Q définit le variant Kappa (B.1.617.1 également issu d’Inde).
  • Variant Alpha, aussi connu comme UK, 20I, V1 ou B.1.1.7 – Mutations: dans Spike S:N501Y et S:H69del (https://covariants.org/variants/20I.Alpha.V1)
  • Variant Beta, aussi connu comme Sud Africain, 20H, V2 ou B.1.351 – Mutations: dans Spike S:N501Y, S:E484K, S:L18F, S:K417N, et S:D80A (https://covariants.org/variants/20H.Beta.V2) 
  • Variant Gamma, aussi connu comme Bresilien, 20J, V3 ou P.1 – Mutations: dans Spike S:N501Y, S:E484K, S:L18F, S:K417T et S:H655Y (https://covariants.org/variants/20J.Gamma.V3) 
  • Variant Delta, aussi connu comme Indien, 21A ou B.1.617.2 – Mutations: dans Spike S:L452R, S:P681, S:T19R, S:R158G, S:T478K, S:D950N, S:E156del et S:F157del (https://covariants.org/variants/21A.Delta) 

Avec le nouveau système de criblage, un profil 484K+/484Q-/452R- correspondrait à un variant  Beta, Gamma ou Eta (variant US/NY), alors qu’un profil 484K-/484Q-/452R+ correspondrait à un variant Delta, Kappa (autre variant indien) et Epsilon (variant californien). La mutation E484Q définit le variant Kappa (B.1.617.1 egalement issu d’Inde).
Référence
https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-de-laboratoires-pour-le-depistage-indicateurs-sur-les-mutations/

Evolution de la vaccination

Après l’allocution du président de la République sur le passe sanitaire, le nombre de personnes ayant reçu au moins une 1e dose lors de la semaine s’élève à près de 2 millions, soit près du double de la semaine précédente. Le rythme des primo-vaccinations ne ralentit plus, et connaît au contraire une nouvelle accélération. 45,2% de la population sont désormais complètement vaccinés, tandis que 44% de la population n’a toujours pas reçu une seule dose. Chez les 60 ans et plus, 2,8 millions de personnes ne sont pas du tout vaccinées, et 4,1 millions ne le sont pas complètement.

Bulletin semaine 28Télécharger

Par David Simard, Eric Billy et Germain Forestier pour le Collectif