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Bulletin épidémiologique – Semaine 19

Du 10 au 16 Mai 2021

Résumé de la situation actuelle:

  • La situation hospitalière continue de s’améliorer, aussi bien sur les hospitalisations et soins critiques en cours que sur les nouvelles admissions, ainsi qu’au niveau des décès. Au 16/05, les hospitalisations en cours s’élèvent à 22 963 (-11,0% par rapport au 09/05). Les soins critiques en cours descendent à 4 255 (-14,4% par rapport au 09/05). Ces niveaux restent encore élevés mais s’inscrivent dans une tendance à la baisse qui se confirme.
  • 1 226 nouveaux décès ont été enregistrés sur la semaine. Aucun nouveau décès en EHPAD n’a été remonté le 14/05, peut-être du fait du pont de l’Ascension.
  • Le niveau global de circulation virale détecté continue d’être en baisse, mais une reprise épidémique se confirme chez les plus jeunes. Le taux d’incidence en semaine glissante au 13/05 est de 142, et le taux de positivité s’élève à 4,4%. L’interprétation de ces indicateurs est redevenue délicate. Ces dernières semaines ont vu des modifications significatives de l’activité de test, avec la multiplication de jours fériés, la réouverture des écoles entraînant l’augmentation du nombre de tests non ciblés en milieu scolaire, suivies de la fermeture de celles-ci à partir du jeudi de l’Ascension. Ces éléments tendent à majorer, surtout à la baisse, l’ampleur des variations de l’incidence et de la positivité.
  • Chez les plus jeunes en semaine 18, l’incidence augmente pour la 3e semaine consécutive chez les 3-5 ans. Elle a cessé de diminuer chez les 6-10 ans, pour lesquels elle remonte dans plusieurs régions.
  • Au 13/05, 10 départements ont une incidence sur 7 jours supérieure à 200, dont 1 supérieur à 300 (Guyane).
  • Au cours de la semaine, 2 424 306 personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin, soit 26,9% de plus que la semaine précédente. 1 265 287 ont été complètement vaccinées, soit 7,8% de moins que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 30,0% de la population ont reçu au moins une dose et 14,1% ont été complètement vaccinés. 78.1% des 70 ans et plus ont reçu au moins une dose, 55.8% sont complètement vaccinés.
  • Au niveau national, le variant dit britannique du SARS-CoV-2 continue de reculer, à 77,7% des tests positifs criblés. Les variants dit sud-africain et brésilien continuent d’augmenter légèrement, à 5,9%, et s’établit à plus de 10% dans 12 départements. La part de variants indéterminés continue de croître, à 13,3%. Le nombre de départements où les variants indéterminés dépassent 20% a fortement augmenté. La part des tests positifs criblés s’élève à 54,5%.
Le nombre des nouvelles admissions à l’hôpital est en baisse pour la 5e semaine consécutive, à un rythme toujours croissant (-30,8%), et est inférieur à 6 000 en 7 jours, niveau équivalent à celui de la dernière semaine d’avril lors du 1er confinement. Les nouvelles admissions en soins critiques sont en baisse pour la 3e semaine consécutive (-32,3%), et sont descendues en-dessous de 1 300. Le niveau des hospitalisations en cours continue de régresser et redescend pour la première fois depuis fin octobre en-dessous de 23 000. Le niveau des soins critiques en cours reste élevé, mais régresse à un peu moins de 4 300. La part des soins critiques en cours sur les hospitalisations en cours descend légèrement à 18,5%.
La baisse des hospitalisations en cours s’observe désormais dans toutes les tranches d’âges, y compris chez les 0-9 ans et les 10-19 ans, même si elles restent encore élevées pour ces tranches d’âges. La baisse est la plus prononcée chez les 60 ans et plus. Les soins critiques en cours sont en baisse dans toutes les tranches d’âges, à l’exception cette fois des 90 ans et plus, qui y sont peu nombreux, et qui ont atteint un plateau autour de 18 depuis le début de la semaine 19.
Sur les 7 derniers jours disponibles au 16/05 (J-3), qui comptent 2 jours fériés, le nombre de personnes testées est inférieur de près de 111 000 à celui des 7 jours précédents. Ce recul est en partie compensé par les tests en milieu scolaire, avec une augmentation des 0-19 ans testés. Le recul des taux de positivité dans ces tranches d’âges résulte pour partie d’un artéfact dû à la forte augmentation du nombre de tests sur des personnes ni symptomatiques ni cas contacts. La baisse des taux de positivité dans les autres tranches d’âges n’est pas associée à une telle augmentation du nombre de tests, et traduit plus certainement un réel recul de la circulation virale parmi celles-ci. Les taux de positivité sont à croiser avec les taux d’incidence, particulièrement parmi les tranches d’âges les plus jeunes, où les évolutions ne sont pas favorables.

L’incidence et le taux de positivité continuent de décroître. Les estimations de ces indicateurs sont cependant à interpréter avec prudence. S’ils sont orientés à la baisse au niveau national depuis plusieurs semaines, l’ampleur de celle-ci peut être majorée par la diminution de l’activité de tests lors des jours fériés. La dernière septaine disponible compte 2 jours fériés (8 mai et Ascension), la précédente 1 jour férié (1er mai). Le jeudi de l’Ascension réduit en outre le nombre de tests non ciblés sur des cas symptomatiques ou des cas contacts en milieu scolaire, ce qui peut a contrario diminuer l’effet mécanique de baisse du taux de positivité chez les plus jeunes. Le nombre de tests à date de remontée est par ailleurs diminué par le pont du week-end de l’Ascension. A titre indicatif, la veille du jeudi de l’Ascension, l’incidence nationale s’élevait à 166.

En semaine 18 (dernière semaine disponible), l’incidence par tranches d’âges scolaires accuse une hausse globale pour la 3e semaine consécutive parmi les 3-5 ans (115), et augmente plus particulièrement dans 11 régions métropolitaines sur 13. Elle a en outre cessé de baisser chez les 6-10 ans (293), pour lesquels elle est de nouveau en hausse dans 5 régions : Bretagne (144), Pays de la Loire (164), Centre-Val-de-Loire (193),  Bourgogne-Franche-Comté (213), et Île-de-France (277). Au niveau départemental, l’incidence parmi les 3-5 ans est la plus élevée et supérieure à 200 en Haute-Loire (327), dans le Doubs (257), la Sarthe (222), en Ille-et-Vilaine (220), dans la Nièvre (215) et dans l’Aveyron (218). Parmi les 6-10 ans, elle est la plus élevée et supérieure à 300 à Paris et en Haute-Loire (323), dans le Rhône (311), les Ardennes (309) et en Seine-et-Marne (305).

Alors qu’en semaine 17, l’incidence était en diminution dans toutes les régions parmi les 11-14 ans, elle augmente désormais dans 4 régions : Île-de-France (296), Hauts-de-France (274), Bourgogne-Franche-Comté (224), et dans une moindre mesure Corse (91). Elle est la plus élevée dans le Val-d’Oise (349), le Val-de-Marne (341) et en Guyane (322). L’incidence dans la tranche d’âges des 15-17 ans est en baisse dans toutes les régions, à l’exception de nouveau de la Corse (368), à laquelle s’ajoute le Centre-Val-de-Loire (268), où elle augmente. Outre la Corse, elle reste supérieure à 300 dans les Hauts-de-France et en Île-de-France (319).

Au niveau national, la part du variant dit britannique parmi les tests positifs criblés continue de reculer, à 77,7% sur 7 jours (à J-3). La part des variants dit sud-africain et brésilien continue d’augmenter légèrement au niveau national, à 5,9%. Elle s’élève à plus de 10% dans 9 départements de la métropole, dont 5 départements d’Île-de-France. Elle est aussi en hausse en Guyane, à la Réunion, et à Mayotte. Par ailleurs, la part des tests criblés rapportant des variants indéterminés s’élève maintenant à 13,3%, et le nombre de départements où les variants indéterminés dépassent 20% a plus que doublé en 1 semaine, passant de 6 à 15. Les résultats de ces criblages ne permettent pas de distinguer un variant spécifique. Il peut s’agir de variants britannique, sud-africain et brésilien mal identifiés, comme de variants non encore criblés tel le variant indien (lignage B.1.617). Le dernier point épidémiologique de Santé Publique France en date du 13 mai 2021 fait état de 24 épisodes impliquant au moins 1 cas de variant indien dans 8 départements, dont 7 en métropole et 1 en Guadeloupe.

Le nombre de personnes ayant reçu au moins une 1e dose lors de la semaine s’élève à un peu plus de 2,4 millions, soit près de 27% de plus que la semaine précédente. Moins de 1,3 million de personnes ont été complètement vaccinées, soit 7,8% de moins que la semaine précédente. Les primo-vaccinations ont été privilégiées sur les vaccinations complètes. Seulement 14,1% de la population sont complètement vaccinés, et 70% ne le sont pas du tout, dont 58,6% des 50-59 ans, 37% des 60-69 ans, 18,8% des 70-79 ans, et 26,1% des 80 ans et plus.

Par David Simard, Eric Billy et Germain Forestier pour le Collectif