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Bulletin épidémiologique – Semaine 15

Du 12 au 18 Avril 2021

Résumé de la situation actuelle:

  • La situation hospitalière reste très défavorable mais commence à se stabiliser. Au 18/04, les hospitalisations en cours s’élèvent à 30 789 (+0,4% par rapport au 11/04). Les soins critiques s’élèvent à 5 893 (+0,9% par rapport au 11/04). Un rajeunissement est observable dans les hospitalisations.
  • 1 990 nouveaux décès ont été enregistrés (-6,2%). Les nouveaux décès en établissements sociaux et médico-sociaux (dont les EHPAD), désormais inférieurs à 50 par semaine, ne diminuent presque plus (46 contre 48 la semaine précédente). Le nombre de 100 000 morts à l’hôpital et en EHPAD a été franchi cette semaine. Ce chiffre n’inclut pas les décès en ville.
  • Le taux d’incidence en semaine glissante au 15/04 est de 353. Le taux de positivité s’élève à 9,7%. Du fait notamment de l’interruption des tests salivaires à l’école compte tenu de leur fermeture, le nombre de personnes testées est en très net recul depuis le week-end de Pâques. Ceci ne permet pas de faire des comparaisons avec la période de 7 jours précédente. Les données permettent cependant de constater le maintien d’un très haut niveau de circulation virale. A nombre de personnes testées comparable (dont pour les 0-19 ans) et en l’absence d’effets volumétriques des tests salivaires dans les écoles, une comparaison prudente peut être faite avec la semaine 10. Entre celle-ci et les 7 derniers jours disponibles à date de test, le taux de positivité a augmenté de 2,3 points.
  • Au cours de la semaine, 1 964 322 personnes ont reçu une première dose de vaccin, soit 30,4% de plus que la semaine précédente. 901 009 ont reçu une seconde dose, soit 51,1% de plus que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 18,6% de la population ont reçu une dose et 6,7% ont été complètement vaccinés. 66,1% des 70 ans et plus ont reçu une dose, 32,1% ont reçu deux doses.
  • Le variant dit britannique du SARS-CoV-2 représente près de 83% des tests positifs criblés. Les variants dit sud-africain et brésilien, non distingués dans les données ouvertes, se maintiennent à près de 4%. Leur part augmente progressivement en Île de France et fortement en Creuse. La part des tests positifs criblés est toujours en recul, et représente désormais moins de la moitié des tests positifs.
Le nombre des nouvelles hospitalisations est légèrement inférieur à celui de la semaine précédente (-4,3%), à plus de 13 400. Les nouvelles admissions en soins critiques sont également en recul (-6,6%), mais toujours à plus de 3 000. Dans les deux cas, sur l’ensemble de la semaine, les entrées et les sorties ont été comparables, limitant fortement la hausse des hospitalisations et soins critiques en cours, qui restent cependant encore à des niveaux très élevés : près de 31 000 pour les premières, près de 5 900 pour les seconds. Depuis bientôt 6 mois, le nombre de personnes en cours d’hospitalisation pour Covid-19 est supérieur à 24 000, et a dépassé les 30 000 par deux fois.
La hausse des hospitalisations en cours s’est pratiquement interrompue dans toutes les tranches d’âges. La nette baisse des populations les plus vaccinées (80 ans et plus), suivie d’une légère remontée, s’est maintenant stabilisée. Cette évolution a conduit à une augmentation de la part relative des tranches d’âge plus jeunes parmi les personnes en cours d’hospitalisation. Mais le rajeunissement des personnes hospitalisées est aussi dû à une augmentation du nombre de personnes dans les tranches d’âge plus jeunes. Les 10-19 ans ont dépassé leurs pics de la 1e et de la 2e vague (106 vs 92 et 94). Les 20-29 ans ont légèrement dépassé leur pic de la 1e vague (382 vs 365) et sont très au-dessus de leur pic de la 2e vague (297). Les 30-39 ans, 40-49 ans, 50-59 ans et 60-69 ans ont dépassé leur pic de la 2e vague. En outre, les 20-29 ans ont pratiquement ré-atteint leur pic de la 1e vague en soins critiques (62 vs 66).
Le nombre de personnes testées reste soumis à des variations importantes. Entre le 09 et le 15/04, plus de 1,1 million de personnes en moins ont été testées par rapport à la période du 26/03 au 01/04, et 350 600 en moins par rapport à celle du 02 au 08/04. Le déploiement des tests salivaires dans les écoles, puis la fermeture de celles-ci et donc l’interruption de ces tests non ciblés sur des personnes symptomatiques ou cas contact, sont des déterminants majeurs de ces variations. L’interprétation des tendances reste donc délicate. La période la plus similaire en nombre de personnes testées, y compris chez les 0-9 ans et les 10-19 ans, est celle du 08 au 14/03. Entre cette semaine et la dernière septaine disponible pour les tests (du 09 au 15/04), le taux de positivité est passé de 7,4% à 9,7%. Parmi les tranches d’âges entre 0 et 59 ans, il s’approche de 10% ou les dépasse.

Les variations décrites concernant les tests et le week-end de Pâques ont également affecté le calcul des taux d’incidence par tranches d’âges et par département, mécaniquement en baisse. Ces éléments désormais neutralisés, de nombreux taux d’incidence sont ré-orientés à la hausse, mais restent globalement inférieurs aux pics de la période du 26/03 au 01/04. Au niveau national, il s’établit à 353. Les tranches d’âges entre 10 et 59 ans sont au-dessus de la moyenne. Au niveau départemental, il s’élève à plus de 600 dans le Val-d’Oise et le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. En métropole, 82 départements ont une incidence sur 7 jours supérieure à 200, 17 supérieure à 400,  et 7 supérieure à 500. En outre-mer, l’incidence est la plus faible à Mayotte (63). Elle est supérieure à 100 à la Réunion et en Guyane, et à 200 en Guadeloupe et en Martinique.
La baisse du nombre de personnes testées n’entraîne pas une baisse proportionnelle du nombre de personnes testées positives. La baisse de 17% du nombre de personnes testées positives ne se traduit dès lors pas par la baisse du taux de positivité. La circulation virale reste ainsi à un niveau très élevé.

Au niveau national, la part du variant dit britannique parmi les tests positifs criblés est stable à près de 83% sur 7 jours (à J-3). La part des variants dit sud-africain et brésilien, toujours non distingués dans les données ouvertes, est également stable à 4%. Les évolutions restent logiquement différenciées entre la métropole et l’outre-mer. Signalons ce qui semble être une anomalie concernant Mayotte, avec une disparition du variant sud-africain, alors qu’il représentait plus de la moitié des tests positifs criblés. Les variants sud-africain et/ou brésilien continuent de progresser en Île-de-France, et continuent de régresser en Moselle. Ils augmentent fortement en Creuse, passant de 9,8% à 29%. La part des tests positifs criblés continue de reculer, et est passée d’environ 60% début mars à 55% fin mars, 52% début avril, et moins de 50% (48,4%) au 15 avril. Les taux de variants du SARS-CoV-2 portent donc sur moins de la moitié des tests positifs détectés.
Les nombres de 1e et 2e injections ont significativement augmenté par rapport à la semaine précédente. Au total, plus de 2,8 millions d’injections ont été réalisées, contre 2,1 millions la semaine précédente. Le rythme de la vaccination a ainsi augmenté de +36,3%. Les 1e injections restent privilégiées et représentent près de 69% de l’ensemble des injections. 18,6% de la population ont reçu au moins une 1e injection, et seulement 6,7% sont complètement vaccinés.

Par David Simard, Eric Billy et Germain Forestier pour le Collectif