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Bulletin épidémiologique – Semaine 14

Du 04 au 11 Avril 2021

Résumé de la situation actuelle:

  • La situation hospitalière continue d’évoluer défavorablement. Au 11/04, les hospitalisations en cours s’élèvent à 30 671, soit une progression un peu moins rapide qu’en semaine 13 (+4,5% vs +5,9%). Les soins critiques s’élèvent à 5 838, soit une progression aussi rapide qu’en semaine 13 (+9,3% vs +9,6%). 2 121 nouveaux décès ont été enregistrés (+2,7%). Les nouveaux décès en EHPAD continuent de baisser significativement (-37,7%), mais sur des nombres désormais faibles, ce qui n’a que peu d’effet sur l’évolution à la hausse de l’ensemble des nouveaux décès.
  • Le taux d’incidence en semaine glissante au 08/04 est de 346. Le taux de positivité s’élève à 8,4%. L’interprétation de ces indicateurs calculés à partir des résultats des tests virologiques est devenue délicate. Ces dernières semaines ont vu une modification significative du profil des populations testées, avec en particulier la multiplication des tests salivaires dans les écoles avant leur fermeture, ce qui a accru le nombre de personnes non symptomatiques ni cas contact dans les populations testées. Le nombre de tests a, dans le même temps et en partie du fait des tests dans les écoles, considérablement augmenté, entraînant des retards et des rattrapages multiples dans le traitement des résultats portant sur plusieurs centaines de milliers de tests. Enfin, la semaine 14 compte un jour férié suivi de la fermeture des écoles, ce qui modifie de nouveau l’activité de tests. Les séries sur 7 jours sont alors hétérogènes dans leurs déterminants, ce qui doit conduire à la prudence dans l’interprétation des données et l’analyse de la circulation virale. 
  • Au cours de la semaine, 1 506 221 personnes ont reçu une première dose de vaccin, soit 0,2% de moins que la semaine précédente. 596 191 ont reçu une seconde dose, soit 35,7% de plus que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 16,0% de la population ont reçu une dose et seulement 5,5% ont été complètement vaccinés. 59,8% des 70 ans et plus ont reçu une dose, 26,5% ont reçu deux doses.
  • Le variant dit britannique du SARS-CoV-2, devenu majoritaire le 23/02 parmi les tests positifs criblés, a franchi le seuil des 80% fin mars. Les variants dit sud-africain et brésilien ne sont pas distingués dans les données ouvertes. Leur part s’établit à une moyenne de 4%, avec des disparités selon les départements. La part des tests positifs criblés est en recul.
Le nombre des nouvelles hospitalisations est similaire à celui de la semaine précédente (+0,5%), à plus de 14 000. Les nouvelles admissions en soins critiques augmentent moins rapidement que la semaine précédente (+2,5% vs +13,7%), à plus de 3 200. Dans les deux cas, les entrées ont été inférieures aux sorties (qui incluent les décès hospitaliers) certains jours, mais sont redevenues supérieures en fin de semaine. D’une manière générale, la semaine marque un ralentissement de la hausse des hospitalisations, mais celles-ci restent à un niveau très élevé. Les hospitalisations en cours ont franchi le seuil des 30 000, et les soins critiques en cours se rapprochent de celui des 6 000.
La hausse des hospitalisations en cours ralentit dans toutes les tranches d’âges à l’exception des 20-29 ans, après des augmentations importantes. Les 10-19 ans ont dépassé leur niveau de la première et de la deuxième vague, tout comme les 70-79 ans, tandis que les 20-29 ans ont rejoint leur niveau de la première vague, et que les 60-69 ans et les 80-89 ans s’en rapprochent. Les 50-79 ans constituent la plus grande part des soins critiques, et celles entre 20 et 69 ans ont dépassé leur pic de la deuxième vague et se rapprochent de celui de la première vague.
Le nombre de personnes testées est soumis à des variations importantes. Il a atteint le record de plus de 3,7 millions de personnes entre le 29/03 et le 04/04, et accuse depuis une baisse significative, en particulier chez les 0-19 ans, parmi lesquels les taux de positivité remontent mécaniquement. Les taux de positivité se rapprochent de 10% entre 10 et 69 ans. Mais les variations dans les différents déterminants des tests réalisés (déploiement puis interruption des tests salivaires à l’école, variation conséquente du nombre de personnes testées, jour férié) rendent les interprétations délicates.

Les variations décrites concernant les tests et se répercutant sur les taux de positivité affectent également le calcul des taux d’incidence par tranches d’âges et par département. La plupart des taux d’incidence sont orientés à la baisse, mais restent très élevés, à 346 au niveau national, et à plus de 600 dans le Val-d’Oise, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Avec la baisse du nombre de personnes testées, en particulier parmi les enfants, le nombre de personnes testées positives baisse dans la plupart des départements, à l’exception notable de la Creuse en métropole et de la Guyane en outre-mer. La hausse du nombre de personnes testées positives est également notable en Charente-Maritime, dans le Puy-de-Dôme et en Ardèche.

Au niveau national, la part du variant dit britannique continue de progresser parmi les tests positifs criblés pour se rapprocher des 83% sur 7 jours (à J-3). La part des variants dit sud-africain et brésilien, non distingués dans les données ouvertes, est en léger retrait à 4%. Les évolutions sont cependant différenciées au niveau départemental, et entre la métropole et l’outre-mer. Les variants brésilien et sud-africain sont logiquement beaucoup plus présents en Guyane, à la Réunion et à Mayotte. Ces mêmes variants progressent en outre dans certains départements de la métropole, notamment en Île-de-France, tandis qu’ils régressent en Moselle, où ils représentent toutefois près de 30% des tests positifs criblés. Signalons par ailleurs que la part des tests positifs criblés est en recul depuis plusieurs semaines, et qu’elle est passée d’environ 60% début mars à 55% fin mars et 52% début avril. Les taux de variants du SARS-CoV-2 portent donc sur environ la moitié des tests positifs détectés.
Le nombre de 1e injections est en léger recul par rapport à la semaine précédente, tandis que celui des 2e injections a augmenté. Au total, un peu plus de 2,1 millions d’injections ont été réalisées, contre un peu moins de 2 millions la semaine précédente. Le rythme de la vaccination a ainsi augmenté de +7,9%. Les 1e injections restent privilégiées et représentent près du triple des 2e injections. Seulement 16% de la population ont reçu au moins une 1e injection, et seulement 5,5% sont complètement vaccinés.

Par Eric Billy, David Simard et Germain Forestier pour le Collectif