Le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce soir que “la situation ne justifie pas à ce jour nouveau confinement généralisé” et que celui-ci “ne peut s’envisager qu’en tout dernier recours”. “L’objectif que nous devons nous fixer, a-t-il ajouté, ce n’est pas de retarder cette échéance, c’est de tout mettre en œuvre pour l’éviter”. Seule mesure importante annoncée : le télétravail “partout où c’est possible”.
Nous voilà une fois de plus en train de contempler, médusés, le gouvernement regarder passer les trains. Comme l’a dit Jean Castex ce soir, la situation est très “fragile” : nous sommes passés en un mois de 3,3 à 14% de la part des malades atteints par les variants plus contagieux ! Depuis le début du mois de décembre, nous déplorons en moyenne près de 400 morts déclarés chaque jour. Est-ce là un plateau suffisamment “acceptable” pour que nous ne prenions pas de mesure conséquente pour protéger la population ? Luttons-nous contre l’épidémie ou sommes-nous seulement en train de la maintenir, comme l’on maintient un feu, à bon niveau ?
Ne sommes-nous pas en train de prendre des risques inutiles ? Qu’est-ce donc que ce “tout dernier recours” ? Lorsqu’il sera trop tard ?
Les mesures annoncées par le Premier ministre sont en effet largement insuffisantes pour empêcher les variants de progresser et l’épidémie de reprendre une trajectoire exponentielle. Les emplois où le télétravail est possible constituent en France moins de 30% de l’ensemble des emplois ; lors du premier confinement, seulement 27% des salariés ont télétravaillé. Ces annonces vont modifier le quotidien d’une faible minorité des travailleurs. Sur la dynamique de croissance de l’épidémie et des variants, ces mesures ne changeront rien.
Si nous ne voulons pas être submergés par la vague qui s’annonce, nous devons frapper vite et fort. C’est pourquoi nous demandons l’adoption en urgence de mesures de confinement territorialisées, en fonction de l’incidence régionale. Les régions où le virus circule très fortement doivent impérativement limiter au maximum leurs interactions sociales suivant des critères d’efficacité pouvant être entendus par tous : les activités à risque doivent être proscrites (télétravail obligatoire, chômage partiel, écoles fermées dans un premier temps), celles ne comportant quasiment aucun risque – sortir de chez soi prendre l’air ou accéder à la nature – autorisées sans modération.
Une telle décision est inévitable et plus nous la repousserons, plus un retour à la normale sera long et coûteux.