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Bulletin épidémiologique – Semaine 27

du 05 au 11 Juillet 2021

Résumé de la situation actuelle: La reprise épidémique se confirme, la mutation L452R prédomine et l’incertitude grandit

  • L’inversion de tendance des indicateurs épidémiologiques se confirme, avec une reprise de la circulation virale et un net ralentissement de la décroissance des indicateurs hospitaliers. Les hospitalisations en cours s’élevaient à 7 183 (-2,2% vs -11,9% au 04/07) au 11/07. Les soins critiques en cours s’élevaient à 947 (-14,2% vs -17,9% au 04/07). La décroissance des nouvelles admissions hospitalières est en outre devenue très faible. Signalons que Santé Publique France a indiqué que les données hospitalières ne sont plus obligatoirement saisies dans la base de données SI-VIC les week-ends et jours fériés. Ceci peut entraîner une sous-estimation des nouvelles admissions et des décès pour les jours concernés, ainsi que des retours à domicile. Le rattrapage sera effectué les jours suivants.
  • 165 nouveaux décès hospitaliers ont été enregistrés durant la semaine, et aucun en EHPAD. Le ralentissement de la décroissance du nombre hebdomadaire des décès hospitaliers se poursuit et s’accentue (-6,3% vs -24,1% la semaine 26 et -28,8% la semaine 25).
  • L’incidence nationale est repassée au-dessus de 30 pour s’élever à 34,7 au 08/07 en semaine glissante. La situation en tendance s’uniformise au niveau départemental, avec une orientation à la hausse dans la quasi-totalité des départements. Il en est de même au niveau des tranches d’âges, presque toutes orientées à la hausse à l’exception des 80 ans et plus, avec une augmentation supérieure à 50% chez les 10-39 ans. Le taux de positivité est de nouveau supérieur à 1%, et s’élevait à 1,2% au 08/07.
  • Au 08/07, 10 départements ont une incidence sur 7 jours supérieure à 50, dont 3 supérieure à 100 (les Pyrénées-Orientales, la Guyane et La Réunion) et 1 supérieure à 200 (la Martinique).
  • Au cours de la semaine calendaire, le rythme de la primo-vaccination a continué de ralentir. Seulement 1 005 954 personnes ont reçu au moins une première dose de vaccin, soit 10,0% de moins que la semaine précédente. 2 401 468 personnes ont été complètement vaccinées, soit 23,2% de moins que la semaine précédente.
  • Depuis le début de la vaccination, 53% de la population ont reçu au moins une dose et 40% ont été complètement vaccinés. 86% des 70 ans et plus ont reçu au moins une dose, 80% sont complètement vaccinés. 
  • La mutation L452R dans les tests positifs criblés est devenue majoritaire en France. Au 08/07, elle s’élevait à 58,8%, la mutation E484K à 14%, et la mutation E484Q à 0,6%. Le taux de tests positifs criblés s’élevait à 49%.

Evolution des indicateurs hospitaliers

A près de 800, le nombre des nouvelles admissions hebdomadaires à l’hôpital est en baisse pour la 13e semaine consécutive, mais à un rythme très nettement ralenti (-2,2%). Avec près de 160 nouvelles admissions, les soins critiques sont en baisse pour la 11e semaine consécutive, à un rythme très inférieur à la semaine précédente (-10,2% vs -23%). Les hospitalisations en cours continuent de régresser et s’élèvent à 7 183 au 11/07. Le niveau des soins critiques en cours continue de baisser également, désormais inférieurs à 1 000 (947). La part de soins critiques en cours dans les hospitalisations en cours reste significativement supérieure à ce qu’elle était en juillet 2020 à niveau d’hospitalisations en cours comparable (13,2% vs 6,8%, soit 2 fois plus). Elle est supérieure à 20% chez les 30-69 ans, contre 10 à 14% en juillet 2020.
La baisse des hospitalisations en cours continue de s’observer dans toutes les tranches d’âges, mais elle s’est fortement ralentie chez les 20-39 ans, où la moyenne hebdomadaire des hospitalisations régresse de seulement 4% (-4,1% chez les 20-29 ans, -3,9% chez les 30-39 ans, contre respectivement -13% et -15% la semaine précédente). Le ralentissement s’observe dans toutes les tranches d’âges de 20 à 90 ans et plus. Les soins critiques en cours continuent à régresser dans toutes les tranches d’âges à l’exception des 0-29 ans, où ils stagnent ou augmentent. Chez les 20-29 ans, la hausse est de 12,8%, après 8 semaines consécutives de baisse. Le nombre hebdomadaire moyen de 20-29 ans en soins critiques reste cependant faible (15), et la hausse observée en pourcentage correspond à une augmentation de 2 patients. Le fait notable est l’interruption de la baisse des soins critiques dans cette tranche d’âges après plusieurs semaines de baisse, et non leur nombre.

Sur les 7 derniers jours disponibles au 08/07 (J-3), le nombre de personnes testées remonte (+15,1%) et repasse au-dessus de 2 millions. Cette augmentation s’observe particulièrement pour les 10-19 ans (+42,3%), les 20-29 ans (+27,2%) et les 30-39 ans (+19%). Plus de 23 000 personnes ont été détectées positives au SARS-CoV-2, ce qui représente une augmentation de plus de 60% par rapport à la septaine précédente, soit 4 fois plus que l’augmentation du nombre de personnes testées. Le taux de positivité remonte à 1,2%. Le nombre moyen de cas positifs par jour sur 7 jours est supérieur à 3 000.

Evolution de l’incidence

L’incidence est en augmentation dans toutes les tranches d’âges regroupées par dizaine, à l’exception des 80 ans et plus. Cette hausse est particulièrement prononcée et supérieure à 50% au 08/07 chez les 20-29 ans (+90,4%), les 10-19 ans (+82,8%) et les 30-39 ans (+63,3%). L’incidence est la plus élevée chez les 20-29 ans (99), suivie par les 10-19 ans (53) et les 30-39 ans (49). Ces 3 tranches d’âges affichent une incidence supérieure à la moyenne nationale de 35. Elle ne diminue plus que chez les 90 ans et plus (-8,3%). Le phénomène de diffusion de la circulation virale à partir des classes d’âges jeunes, en particulier des 20-29 ans, vers les classes d’âges plus élevées, déjà observé à l’été 2020, pourrait se reproduire dans les prochaines semaines, sur une population dont une partie n’est pas du tout vaccinée.

Au 08/07, le nombre de personnes testées positives est en augmentation dans 85 départements de la métropole, et dans 4 départements de l’Outre-mer. Le taux d’incidence national s’élevait à 34,7, alors qu’il s’établissait à 21,5 sur 7 jours glissants au 01/07. 7 départements de la métropole et 3 de l’Outre-mer ont une incidence supérieure au seuil d’alerte de 50 : les Pyrénées-Orientales (103), Paris (83), les Alpes-Maritimes (61), les Pyrénées-Atlantiques (59), la Haute-Garonne (57), les Hauts-de-Seine (53), l’Hérault (51), la Martinique (210), la Guyane (191) et la Réunion (169).

En semaine 26 (dernière semaine disponible), la diminution de l’incidence nationale par niveaux scolaires était interrompue dans toutes les tranches d’âges de 3 à 17 ans, et repartait à la hausse chez les 11-17 ans. A 7 contre 8 la semaine précédente, l’incidence chez les 3-5 ans stagnait au niveau national. Tout en restant faible, au niveau régional elle était en hausse en Provence-Alpes-Côte d’Azur (4 vs 1), en Bourgogne-Franche-Comté (7 vs 3) et en Normandie (9 vs 4). Au niveau départemental, elle était supérieure à 20 dans le Tarn-et-Garonne (22), dans les Landes (25) et dans la Somme (26). Elle atteignait 40 en Martinique, et 58 à la Réunion. L’incidence chez les 6-10 ans stagnait également au niveau national (16 vs 17), tout en augmentant au niveau régional dans les Pays-de-la-Loire (10 vs 7), en Provence-Alpes-Côte d’Azur (12 vs 5) et en Île-de-France (21 vs 18). Au niveau départemental, elle était supérieure à 30 en Haute-Savoie (31), en Corrèze (33), à Paris (34) et dans le Tarn-et-Garonne (35). Elle était proche ou supérieure à 50 dans les Landes (49) et dans le Jura (54). En Guyane, elle s’élevait à 76, et à 139 à la Réunion.

L’incidence nationale parmi les 11-14 ans, en hausse, s’élevait à 26 contre 24 la semaine dernière. Elle était en augmentation dans 6 régions : la Provence-Alpes-Côte d’Azur (19 vs 11), la Normandie (19 vs 15), les Hauts-de-France (20 vs 16), le Centre-Val-de-Loire (21 vs 18), la Nouvelle-Aquitaine (29 vs 25), et l’Île-de-France (37 vs 33). Au niveau départemental, elle était proche ou supérieure à 50 en Seine-Saint-Denis (48), dans le Val-d’Oise (49), les Ardennes (52), le Jura (55), les Landes (78) et l’Île-de-France (84). Elle était supérieure à 100 dans les Pyrénées-Atlantiques (136), et, en Outre-mer, en Guyane (129) et à la Réunion (178). Parmi les 15-17 ans, l’incidence nationale repartait à la hausse (37 vs 27). Cette hausse se retrouvait dans 8 régions : le Centre-Val-de-Loire (21 vs 16), les Pays-de-la-Loire (25 vs 21), la Provence-Alpes-Côte d’Azur (28 vs 19), la Nouvelle-Aquitaine (37 vs 26), l’Occitanie (38 vs 25), la Normandie (47 vs 24), la Bretagne (50 vs 25) et l’Île-de-France (53 vs 26). Au niveau départemental, l’incidence en métropole était supérieure à 50 dans les Pyrénées-Orientales (57), les Yvelines (57), la Vienne (64), l’Essonne (69), la Haute-Garonne (82), les Landes (89), les Pyrénées-Atlantiques (89), l’Ille-et-Vilaine (100), Paris (104) et le Calvados (116). Outre-mer, elle était supérieure à 50 en Martinique (53), à 100 à la Réunion (168), et à 200 en Guyane (202).

Evolution des variants

La mutation L452R, présente notamment dans le variant Delta, est devenue majoritaire en France métropolitaine, et était retrouvée dans 58,8% des tests positifs criblés au 08/07 en semaine glissante. Au niveau départemental, et en excluant les départements avec moins de 30 tests positifs criblés, la mutation L452R était majoritaire dans 57 départements de la métropole. Sa part était supérieure à 80% dans 11 départements : l’Isère, la Drôme, les Alpes-Maritimes, la Dordogne, le Calvados, les Pyrénées-Orientales, la Vendée, la Haute-Savoie, la Somme, la Savoie et le Var.
La mutation E484K était retrouvée dans 14% des tests positifs criblés, tandis que la mutation E484Q l’était dans seulement 0,6% des tests positifs criblés.
Ces données s’entendent sur le criblage de 49% des tests positifs au 08/07 en semaine glissante.

Point de référence: 

  • Avec le nouveau système de criblage, un profil 484K+/484Q-/452R- correspondrait à un variant  Beta, Gamma ou Eta (variant US/NY), alors qu’un profil 484K-/484Q-/452R+ correspondrait à un variant Delta, Kappa (autre variant indien) et Epsilon (variant californien). La mutation E484Q définit le variant Kappa (B.1.617.1 également issu d’Inde).
  • Variant Alpha, aussi connu comme UK, 20I, V1 ou B.1.1.7 – Mutations: dans Spike S:N501Y et S:H69del (https://covariants.org/variants/20I.Alpha.V1)
  • Variant Beta, aussi connu comme Sud Africain, 20H, V2 ou B.1.351 – Mutations: dans Spike S:N501Y, S:E484K, S:L18F, S:K417N, et S:D80A (https://covariants.org/variants/20H.Beta.V2
  • Variant Gamma, aussi connu comme Bresilien, 20J, V3 ou P.1 – Mutations: dans Spike S:N501Y, S:E484K, S:L18F, S:K417T et S:H655Y (https://covariants.org/variants/20J.Gamma.V3
  • Variant Delta, aussi connu comme Indien, 21A ou B.1.617.2 – Mutations: dans Spike S:L452R, S:P681, S:T19R, S:R158G, S:T478K, S:D950N, S:E156del et S:F157del (https://covariants.org/variants/21A.Delta

Evolution de la vaccination

Le nombre de personnes ayant reçu au moins une 1e dose lors de la semaine s’élève à à peine plus d’1 million, soit 10,0% de moins par rapport à la semaine précédente. Le rythme des primo-vaccinations continue de ralentir pour la 5e semaine consécutive. 40% de la population sont désormais complètement vaccinés, tandis que 47% de la population n’a toujours pas reçu une seule dose. Chez les 60 ans et plus, 3 millions de personnes ne sont pas du tout vaccinées, et près de 4,5 millions ne le sont pas complètement.

Par David Simard, Eric Billy et Germain Forestier pour le Collectif