La fédération européenne des Association des Ingénieurs et techniciens en Climatique, Ventilation et Froid (REHVA, www.aicvf.org en France) a publié puis mis à jour un document de référence résumant les informations et solutions pour un renouvellement d’air dans les endroits clos 1 . Elle s’est appuyée initialement sur les recommandations de l’OMS. 2. Ce document de référence ne traite pas le sujet des équipements de protection individuels.
Les voies de transmissions du virus sont connues, et l’aérosolisation enfin acceptée comme une voie importante sinon majeure de ce processus. Le virus se propage par aérosol, gouttelettes/postillons, et de manière manuportée. Le schéma ci-dessous indique la distance à conserver en fonction de la taille des gouttelettes/postillons. Si la distance permet d’éviter la contamination pour les postillons les plus gros, les aérosols se propagent plus loin. La ventilation peut avoir un effet bénéfique si elle permet de renouveler l’air rapidement dans un espace clos ou bien au contraire aggravant si elle ne renouvelle pas l’air vicié ou le recycle.
Les aérosols peuvent voyager plus loin et ainsi être diffusés par les systèmes de ventilation.
Le schéma ci-dessous illustre la base d’un système d’aération correct dans une salle de classe ou un open-space. Une bouche d’air permettant l’entrée d’air frais extérieur associée à une bouche d’extraction qui permet d’évacuer vers l’extérieur les aérosols et le virus. Ce mécanisme est efficace pour maintenir un air de qualité dans le lieu clos et prévenir ou réduire au maximum l’exposition au virus pour les occupants si l’un d’eux est contagieux. En absence de circulation de l’air de la pièce, les aérosols s’accumulent rapidement et exposent les occupants à un risque élevé de contamination par une personne contagieuse, avec un risque évident de nombreuses personnes pouvant être contaminées du fait du lieu clos et de la durée d’exposition aux aérosols.
Aujourd’hui même s’il peut demeurer des interrogations sur la prévalence ou la durée de vie du virus dans l’air, il est clair que dans les lieux clos peu ventilés le risque de transmission sera élevé et dépendra de la capacité à renouveler l’air. Dans les hôpitaux qui ont un système de ventilation de 12 TRH en général (flux assurant un renouvellement de l’air 12 fois en une heure), la transmission par aérosol est quasiment éliminée. En revanche dans les salles de classe, les amphithéâtres des universités et les lieux de travail, il devient urgent à l’arrivée de l’hiver de s’assurer de la mise en place de solutions ou à l’adaptation de solutions existantes pour éviter de transformer ces lieux clos en zone d’infection massive et de clusters.
Un autre point à vérifier pour les établissements équipés de VMC : les bouches dites hygro-réglables disposant souvent de détecteurs de présence dans les sanitaires. Ils permettent de réduire le débit d’aspiration lorsque personne n’est présent. Il est nécessaire de démonter le mécanisme pour assurer un débit maximal permanent.
- https://www.rehva.eu/fileadmin/user_upload/REHVA_COVID-19_guidance_document_V3_03082020.pdf, téléchargé depuis la page https://www.rehva.eu/activities/covid-19-guidance/rehva-covid-19-guidance. La version française d’avril 2020, téléchargeable à l’adresse https://www.rehva.eu/fileadmin/user_upload/CoVID-19-REHVA-AICVF-V2.pdf, n’avait pas été mise à jour le 5 octobre 2020.
- https://www.who.int/docs/default-source/coronaviruse/getting-workplace-ready-for-covid-19.pdf?sfvrsn=359a81e7_6.
- Référence xii du document du REHVA : Liu et al, 2017. Short‐range airborne transmission of expiratory droplets between two people. Indoor Air 2017; 27: 452–462, https://doi.org/10.1111/ina.12314.